Ficelle n°154 : La vallée de la mort

Ficelle n°154 :  La vallée de la mort


« Face au monde qui change, il vaut mieux penser le changement que changer le pansement »

Francis Blanche

La vie des entreprises, la vie tout court, est jalonnée de périodes de changement. Changer, c’est passer d’un état A à un état B, ce qui, même si l’état B est plein de promesses, nécessite de faire le deuil de l’état A.

La psychiatre Elisabeth Kübler-Ross a mis en évidence la courbe du deuil, où l’individu passe par 5 étapes dans son processus de changement.

Adaptée au monde de l’entreprise, cette courbe comprend les mêmes phases et se prolonge d’une supplémentaire :

  1. Le déni : la personne est dans l’état A et ne voit même pas B Elle n’imagine même pas que B soit possible ou réalisable, et quand bien même, elle en minimise l’impact. « Oh, ça fait 15 ans qu’ils disent que ça va bouger ! »
  2. La colère : la personne prend conscience que le changement est en marche. Elle éprouve de la colère car elle n’est pas prête à lâcher son état A. Cette colère peut être chaude : manifestation, grève, agressivité, revendications ou plus froide : mauvaise ambiance, mauvaise humeur, soupirs et autres attitudes passives-agressives. « C’est scandaleux ! On se moque de nous ! Ça ne se passera pas comme ça !
  3. Le marchandage : le changement est en marche, on ne fera pas marche arrière, mais il est peut-être possible d’y mettre des conditions ou limites. C’est la période du marchandage et des Si… alors… « Le jour où ils seront d’accord de … alors je ferai… »
  4. La résignation : l’énergie est en baisse, la tristesse arrive. La personne fait véritablement le deuil de l’état A mais n’est pas encore dans l’état B. C’est la période où la productivité est au plus bas. « On est foutus… »
  5. L’acceptation : ça y est, le changement est opéré et la personne en prend son parti. Elle a choisi de s’engager, le regard se porte vers l’état B et on commence à s’investir. « Bon, voyons un peu comment ça marche cette histoire… »
  6. L’intégration : l’efficacité remonte, la personne commence à comprendre les intérêts de l’état B et à en sentir les effets. Le changement prend sens et ouvre à de nouvelles perspectives.

Jusqu’au prochain changement


Dans notre prochaine ficelle, découvrez comment accompagner les équipes dans cette courbe du changement sans tomber dans le piège du « saut de Tarzan ».