A force d'être victime, on devient bourreau
Charles Dollfus.
Rien ne va plus, vous avez le sentiment que le monde entier s'est ligué contre vous : vos collègues, votre patron, votre belle-mère, même les automobilistes autour de vous se sont tous unis pour vous pourrir la vie, à vous qui faites juste de votre mieux et n'êtes qu'une pauvre victime des circonstances.
On peut le dire, vous voilà en position de Victime. Ce rôle que nous endossons souvent sans nous en rendre compte nous offre une voie royale pour nous plaindre, nous faire plaindre, nous déculpabiliser vu que " tout ça est bien sur la faute de… mais pas la mienne."
Avez-vous remarqué que les autres, ceux-là même qui devraient vous plaindre, essayent soit de vous aider, soit de vous accabler, soit les deux : de vous aider en vous mettant des coups de pieds aux fesses ! Ah mais non, pas de solution s'il vous plaît, parce que s'il y a une solution, je vais devoir sortir de ce rôle qui somme toute n'est pas si inconfortable que ça… Laissez-moi faire ma Victime en paix !
Pourquoi réagissent-ils comme ça d'ailleurs, les autres ? Mon attitude de Calimero serait-elle agaçante pour mon entourage ? Et si au sortir de ce rôle de Victime, je devenais à mon tour Sauveur ou Persécuteur ? Mais alors on tourne en rond ? Comment en sortir ?
Première chose à bien comprendre : si vous vous retrouvez dans cette position de Calimero c'est que les choses ne vont pas pour le mieux. Vous avez donc besoin d'une dose massive d'auto-empathie ! Prenez le temps de vous écouter et de vous comprendre vous-même dans les difficultés et terribles injustices subies. Plaignez-vous à vous-même et donnez-vous ce que vous attendez comme réponse. " J'ai eu une horrible journée avec cet horrible patron qui m'accable de travail ! Oh pauvre de moi, ce n'est vraiment pas juste ! "
Ensuite, faites le point sur ce qui est de votre responsabilité dans ce qui vous arrive et ce qui ne l'est pas. Ce n'est pas de votre responsabilité si votre horrible patron vous a demandé du travail supplémentaire, mais par contre c'est votre responsabilité de lui avoir répondu avec un grand sourire " pas de souci, je m'y mets tout de suite " alors que ça ne vous arrangeait pas du tout.
Enfin, posez-vous la question des ressources dont vous avez besoin pour réagir autrement. Comment puis-je apprendre à mettre mes limites avec assertivité ? Si vous n'avez pas les ressources en vous, allez les chercher, formez-vous !