Tenter de faire prendre conscience à chacun que la limite n’est pas ce qui empêche mais ce qui permet. Qu’on est plus fort quand on accepte de ne pas être tout seul.
Avoir le souci du collectif en toute circonstance. Penser au « nous » quand tous les autres pensent en termes de « je ».
Ne pas chercher à s’imposer à tout prix. Découvrir que l’autorité se reçoit, qu’elle a pour mission d’augmenter et non de réduire.
Se vivre davantage comme un chef d’orchestre que comme un garde chiourme. L’autorité n’a pas besoin d’être autoritaire.
Etre capable de reconnaître ses erreurs, pour mieux rebondir. Renoncer à la perfection.
Accepter de jouer un rôle différent dans l’ensemble de l’institution. Occuper une place d’exception sans, pour autant, se croire exceptionnel.
Se rappeler que, du leader, on attend certes qu’il fasse faire, mais surtout, qu’il soit visionnaire. Pouvoir prendre des risques quand il le faut, oser une parole singulière lorsque cela s’avère nécessaire. Soutenir, mener, stimuler.
Prendre de plus en plus conscience que les faiblesses assumées peuvent aussi servir le collectif. Que l’autorité est le visage humain de l’institution.
Etre capable d’écouter longuement. Puis de trancher quand il le faut, pour éviter la paralysie, l’immobilisme que recèle le fantasme de l’unanimité. Ah, syndrome de la réunionite !
Découvrir que là où il y a de l’humain, il y a du conflit, immanquablement. Ne pas s’en scandaliser ou s’en effrayer. Faire avec.
Ne pas faire aux autres ce qu’on ne voudrait pas qu’ils nous fassent.
Chercher à être au dessus de la mêlée des intérêts privés et autres mécanismes de séduction. Découvrir qu’on n’y arrive jamais tout à fait. Ne pas s’en affliger. Continuer.
Chercher à communiquer de mieux en mieux. Tout en sachant que, dans ce domaine aussi, la perfection, n’existe pas. Car dès qu’il y a de l’humain, il y a de la parole, et donc, inévitablement, du malentendu.
Garder une vie privée, pour éviter de se découvrir, un jour, privé de vie.
Pouvoir déléguer, remettre quelque chose de son image et de celle de sa société entre les mains d’autrui. Apprendre à faire confiance. Sans naïveté.
Sortir des discours idéalistes, toujours culpabilisants et désespérants. Etre capable d’appeler un chat un chat.
Ne pas être ébranlé par tous les propos contemporains qui disent que tout chef est, de facto, quelqu’un qui succombe à l’abus de pouvoir. Se rendre compte que ces envolées pseudo libertaires cachent de terribles mécanismes de servitude et de domination.(Rien de mieux que de ne pas assumer l’autorité pour pouvoir imposer, en douce, son petit pouvoir).
Accepter d’être un lieu d’adresse. Ne pas (trop) s’affliger des critiques et autres reproches. La plupart n’est pas adressé au chef mais au mirage d’une autorité absolue, sans failles, inhumaine.
Parce que les humains ne sont pas des robots à programmer ou des animaux à dompter, ne pas croire que la stricte application des procédures suffira à gérer le collectif. Il y aura toujours des rencontres, des relations, des luttes pour la reconnaissance. Heureusement.
Prendre du recul. Ne jamais perdre le sens de l’humour. Refuser d’être captif.
Découvrir que l’autorité se vit toujours dans un contexte donné. Qu’on n’est jamais chef partout ni pour toujours.