On court. On se presse. On est en retard sur l’agenda.
On bouge, on échange, on fait tant de choses à la fois.
On parle, on se stresse, le rendez-vous de 10h est déjà là.
On virtualise nos réels, on ne sait plus trop à quoi on croit.
On e-mail, on internet, on se connecte à tour de bras.
On parle par sms et on s’embrasse par caméra.
On budgétise, on projette, on doit tout prévoir, c’est comme ça.
On rétro- et inter-agit , on ne sait plus si c’est par choix,
On parle d’être proactif, mais que veut-on direpar là ?
On est transport, on est vitesse, mais on ne sait plus trop où l’on va.
On dit qu’on crée sans cesse, mais nos effrois ne s’effacent pas.
On voudrait ne plus être la souris d’on ne sait d’ailleurs pas quel chat.
On s’enrobe, on se dérobe, et quand on rentre chez soi,
On mange à toute vitesse, et se succèdent les plats.
Le privé est public, on ramène tant de choses à soi.
On est chiffre, plus poème, mais à quoi rime tout cela ?
On vit comme dans une bulle, on voudrait qu’elle explose parfois.
On attend, on espère, sans trop savoir ni qui ni quoi.
L’information circule, de stresse et de strasses, puis disparait sans laisser de traces.
On rêve de grands espaces, trouver sa juste place.
De respirer librement, profiter un peu de l’instant.
Dans ce monde où tout danse, il faudrait que l’on pense. Car..
Pour tenir la distance, il faut pouvoir prendre de la distance…